Les 13 et 14 août 1948, Mgr Alexandre Vachon était en visite à Saint-Michel pour la confirmation de treize garçons et onze filles. Une délégation de paroissiens demanda une entrevue à Monseigneur. Le but de cette rencontre était de solliciter, de la bienveillance de Monseigneur, la nomination d'un prêtre résident à Saint-Michel.
La réponse se fit attendre et c'est seulement le 24 octobre 1954 que M. Charles E. Gougeon fût nommé premier prêtre résident de la paroisse.
Il n'y avait pas de presbytère où le nouveau curé pouvait demeurer. C'est pourquoi les syndics et la commission scolaire de Saint-Michel mirent à la disposition de M. Gougeon l'appartement réservé pour le logement des institutrices dans la nouvelle école. Ce logis était à ce moment-là vacant. M. le curé fut autorisé à acheter l'ameublement nécessaire.
Le 15 juin 1955, une assemblée des syndics anciens et actuels fut tenue. Étaient présents: Honoré Hoff, père, Dieudonné Richer, Romuald Bell, Sylvio Deslauriers et Cyrille Gagné. Le sujet à l'ordre du jour était la construction d'une nouvelle église et d'un presbytère. Il fut proposé par Dieudonné Richer et adopté à l'unanimité d'acheter un terrain de M. Honoré Hoff compris entre le chemin de la chapelle actuelle, jusqu'à la limite du lot de M. Dieudonné Richer, avec une profondeur nécessaire pour la construction et le stationnement. La vente a été faite un peu plus tard par contrat notarié entre la Fabrique de la Paroisse de Saint-Michel et M. Honoré Hoff.
Les procédures normales en vue de la construction suivirent cette première décision sous la direction de M. le curé Gougeon.
Mgr Emilien Frenette, évêque de Saint-Jérôme, érigea officiellement en paroisse la desserte de Saint-Michel et le territoire de Pine Hill (décret du 14 décembre 1956). Saint-Michel de Wentworth prenait un nouvel essor. Après être restée desserte pendant plus de 70 ans, cette localité se voyait enfin octroyer le titre officiel de paroisse. M. le curé Gougeon en fut le premier curé résident.
La construction d'une nouvelle église débuta au printemps 1956 pour se terminer en janvier 1957.
Une assemblée de paroissiens, tenue le 13 janvier 1957, a ratifié les résolutions, passées par les syndics depuis quelques années, en particulier celle concernant la construction d'une nouvelle église. Presque la totalité des paroissiens étaient présents et plusieurs d'entre eux signèrent le procès-verbal de cette importante assemblée: Sylvio Deslauriers, Georges LeBeau, J. Gilles Hoff, Rosario Richer, Fernand Courte, Reine-Aimé Richer, Honoré Hoff, père, Marie Anne Arnold, Dieudonné Richer, Paul Richer, Ernest Durand, Romuald Bell.
Au bilan de l'année 1956, on peut lire que le déboursé de la construction a été de $39,386.72. Par contre, des dons extraordinaires ont fait que la dette de la construction n'a pas excédé le montant de $10,000. que Monseigneur avait autorisé comme emprunt.
Nous ne pouvons passer sous silence l'apport soutenu et généreux de la famille Ayers de Lachute dans la réalisation de cette construction nouvelle. Cette église moderne construite à une certaine distance de l'ancienne chapelle a été officiellement inaugurée le 7 juillet 1957 par son Excellence Monseigneur Emilien Frenette, évêque du Diocèse de Saint-Jérôme, en présence de nombreux dignitaires tant ecclésiastiques que civils.
La journée débuta par une messe pontificale. Dans l'après-midi, Monseigneur confirma 25 enfants de la paroisse. À l'issue de la messe, un magnifique buffet froid, gracieuseté du Club de golf de Lachute et de ses propriétaires, la compagnie Ayers, fut servi au sous-sol de l'église.
Construite quelque peu en retrait du chemin, l'église de Saint-Michel peut accueillir trois cents fidèles.
L'intérieur est fait de contreplaqué d'orme et d'acajou; les arches sont de bois laminé; les bancs en acajou et en orme; le plancher en terrazo; l'autel et les bénitiers en marbre. L'orgue est de type électronique Hammond. Le sous-sol est de pleine grandeur et comprend une scène.
L'architecte fut M. Louis Parent, de Montréal. Les travaux de construction étaient sous la surveillance de M. Henri Legault, de Lachute. Les salaires payés à ce moment-là pouvaient varier de $0.70 à $0.90 l'heure.
En 1960, M. Onel Gagné, marguillier en charge, et M. le curé Charles E. Gougeon sont autorisés à signer les documents pour un emprunt de $25,000. pour la construction d'un presbytère. L'assemblée des paroissiens, tenue le 15 mai 1960, a ratifié cette résolution qui fut aussi approuvée par Mgr E. Frenette.
En même temps que s'achevaient les travaux de construction du presbytère actuel, la petite chapelle allait connaître le triste sort du pic démolisseur.
Témoin de plus de 75 ans d'événements joyeux, tristes, grandioses et modestes tout à la fois, la petite chapelle ne sera plus qu'un souvenir dans la mémoire des gens. Plus d'un paroissien qui participèrent à la corvée de démolition vers 1964 ont certainement éprouvé de la tristesse en enlevant ces poutres encore résistantes que leurs ancêtres avaient si péniblement assemblées.
Au mois de mai 1965, M. le curé Charles Gougeon doit partir. Il n'a pas pu terminer l'oeuvre commencée, mais son supérieur en a décidé ainsi. Son successeur, M. Charles Valois, prend officiellement en charge la cure de Saint-Michel le 5 juin 1965. Il administre la paroisse durant à peine 3 mois, car le 28 août 1965 "l'abbé Charles Valois remet les livres et se retire". En 1977, il deviendra évêque du Diocèse de Saint-Jérôme.
Le curé Viateur Raymond lui succède de 1965 à 1975. Le 22 août 1975, le curé Guy Bezeau entre en fonction et ce jusqu'à l'arrivée du curé Walter van As, nommé à la cure de Brownsburg et prêtre administrateur de Saint-Michel en septembre 1981.
Il nous faut aussi mentionner que le curé desservant la paroisse de Saint-Michel devait aussi étendre son ministère, durant l'été, à la mission de Notre-Dame du Sourire à partir de 1960. Une chapelle en bois fut construite au Lac Louisa durant ces années. Une messe y était célébrée à chaque semaine durant l'été.
Le 6 octobre 1977, à une assemblée des marguilliers, il fut décidé de procéder à la formation d'un Comité de Pastorale pour partager les responsabilités du Pasteur et intensifier la vie chrétienne de la Paroisse.
En avril 1980, des dispositions sont prises par les marguilliers pour voir à la finition extérieure de l'église. On opta pour la pierre taillée qui pouvait être obtenue au coût de $10. la tonne aux Carrières Saint-Canut. Messieurs Julien et Claude Bigras ont à ce moment offert leurs services pour le transport de la pierre. La pose de cette pierre fut terminée à l'automne 1983.
En 2004, les paroisses Saint-Louis de France, Saint-Philippe et Saint-Michel de Wentworth fusionnent et deviennent la paroisse Sainte-Trinité. Les messes continuent d'être célébrées dans chacune des églises de la nouvelle paroisse.
L'assistance aux messes est, toutefois, en diminution constante et l'église ainsi que les bâtisses adjacentes vieillissantes demandent des frais d'entretien de plus en plus élevés. Le conseil de fabrique entreprend donc des démarches pour vendre les immeubles incluant l'église à la municipalité de Wentworth qui en deviendra propriétaire le 3 octobre 2011. La paroisse conserve le droit d'y célébrer des messes et la municipalité s'engage à en conserver le caractère religieux tout en aménageant pour ses propres besoins et ceux de l'ensemble des citoyens, les autres salles et ressources de l'immeuble.
Dans les années qui suivront, le peu de prêtres disponibles pour couvrir la grande région de Lachute conjugué au faible taux de participation aux messes hebdomadaires forceront le Comité Pastoral de Lachute à prendre la pénible décision de cesser toute célébration hebdomadaire de messe la fin de semaine à l'église Saint-Michel de Wentworth. La population sera dorénavant invitée à se joindre aux communautés de Saint-Louis-de-France et de Saint-Philippe pour les célébrations des messes dominicales.
La dernière célébration eucharistique dominicale a eu lieu le samedi 21 octobre 2017 à 16 heures à l'église Saint-Michel de Wentworth. C'est l'abbé André Côté qui présidait cette dernière messe dominicale. Une vingtaine de personnes étaient présentes.
Il faut toutefois mentionner que les funérailles, baptêmes, mariages et autres évènements spéciaux continuent d'y être célébrés encore à ce jour.
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